La dictée de Bernard
Mise à jour : Le concours est terminé et c’est Alexia et Élodie qui ont remporté le prix. Mais vous pouvez toujours tenter de faire la dictée pour le plaisir !
Il ne vous aura pas échappé que nous célébrons aujourd’hui, avec force, réjouissance et fracas, l’anniversaire de Monsieur Bernard Pivot.
Célèbre pour ses émissions littéraires telles qu’Apostrophes ou Bouillon de Culture, Bernard Pivot s’est surtout illustré auprès de notre génération comme l’ultime grammairien tortionnaire dont les sévices à base de dictées amphigouriques ont précipité moult jeunes innocents dans la drogue et l’alcoolisme, dans la mesure où leur fût révélé avec une féroce acuité toute l’inanité de leur vie, incapables qu’ils étaient d’écrire « gypaète barbu » sans se fourvoyer lamentablement.
Mais non, décidément non, nous ne sommes pas rancuniers chez Bernard Forever. D’ailleurs, nous profitons même de l’occasion pour enfiler à notre tour le costume de bourreau en vous proposant la dictée de Bernard Forever, une courte dictée en forme d’hommage aux Dicos d’or1.
Si vous souhaitez jouer avec nous, sachez que 2 gagnants seront tirés au sort parmi les meilleures copies pour recevoir un lot de 4 tatouages. La remise des copies pourra s’effectuer jusqu’au 11 mai à 15h42. Merci d’apporter votre propre papier buvard.
Les résultats
Et oui, la dictée de Bernard Forever, c’est fini. Vous avez été nombreux et nombreuses à participer, plus même que nous ne l’avions anticipé. Un grand merci à vous !
Et des participations de fort belle tenue, puisque la moyenne générale de la classe est de 17,1/20, avec un maximum de 5 fautes, même si aucun d’entre-vous n’a réussi le zéro faute !
Avec une note de 19/20, c’est donc Alexia et Élodie qui remportent le prix de la dictée Bernard Forever, avec les félicitations du jury.
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Le corrigé
Nous l’avons dans la peau
Parmi tous les visages et les figures qui façonnent l’espèce humaine, il en est un haut en couleur et si cher à notre cœur : celui du Bernard. Tour à tour finaud, tour à tour polisson, tour à tour ermite, le Bernard est pour beaucoup un ami aussi fidèle que loyal. Eût-il fallu que nous dussions en énumérer toutes les qualités, nous y aurions passé maintes heures, avec force dévouement et abnégation. En tant que de besoin et, à rebours des m’as-tu-vu, à jamais nous chanterons ses louanges.
Les pièges
Dans les erreurs fort partagées, citons tout d’abord l’oubli récurrent de l’accent circonflexe sur le u dans « Eût-il fallu » : il s’agissait bien là d’un subjonctif imparfait et non d’un passé antérieur. L’astuce : pour déterminer s’il faut employer la graphie accentuée ou non, utilisez le pluriel :
eurent-ils : passé antérieur, pas d’accent ;
eussent-ils : subjonctif imparfait, accent.Un excès de zèle a également conduit plusieurs d’entre vous à mettre un accent circonflexe sur le u de « dussions ». Dans la conjugaison du verbe devoir, l’accent circonflexe, qui s’emploie sur le participe passé masculin singulier, a valeur de signe diacritique (c’est-à-dire qu’il permet de distinguer deux homographes), afin d’éviter la confusion avec le déterminant du. La forme « que nous dussions », ne présente pas ce type d’ambiguïté.
Mais la véritable difficulté de cette dictée réside dans sa dernière phrase qui, à l’embarras d’une tournure archaïque, ajoute une incise placée avec fourberie, qui oblige à saisir pleinement la construction logique de la phrase pour ne pas trébucher sur le piège de l’homophonie et/est. Bref. Un piège fort vicieux et totalement injuste qui en a fait tomber plus d’un.
Enfin, il nous faut signaler un dernier piège qui n’en était pas un : « ermite » est bien entendu un jeu de mot vaseux sur le Bernard l’Hermite, de sorte que les deux graphies étaient aussi pertinentes l’une que l’autre et n’ont donc pas occasionné de retrait de point.
Merci encore une fois à tous les participants et toutes les participantes du fond du cœur. En espérant que vous avez pris autant de plaisir à le faire que nous à vous le proposer !
1 Plutôt niveau junior, parce que bon, n’est pas Bernard Pivot ou Micheline Sommant qui veut.
La dictée
Pour ceux qui souhaiteraient s’y frotter, voici donc la dictée de Bernard Forever.
Les vrais bonhommes sauront la faire sans recourir au corrigé ci-dessus…